Le 05 juillet 2022, l’IHRDA et le Groupe de Recherche-Action sur la Sécurité Humaine (GRASH) ont introduit devant la Cour de Justice de la CEDEAO, une plainte au nom d’une femme âgée et de ses enfants. Cette plainte est dirigée contre l’Etat burkinabè. Il est fait grief à l’Etat burkinabè de n’avoir pas protéger la femme et ses enfants des persécutions et des attaques suite à des accusations de sorcellerie.
L’affaire remonte à Novembre 2020. En effet, une femme âgée et son mari ont été accusés de sorcellerie pour avoir tué le fils d’une autre femme. Ce qui a amené un groupe d’individus à faire irruption dans la résidence du couple accusé. Cela a occasionné le meurtre du mari et la destruction de leur maison et leurs biens. La femme, quant à elle, a réussi à s’échapper et se réfugier dans une autre localité.
Cependant, bien que l’incident ait été signalé aux autorités locales et qu’une plainte ait été déposée, il ressort qu’aucune enquête effective n’a encore été menée et les auteurs demeurent impunis, tandis que les survivants continuent de subir des dommages matériels et immatériels.
Les requérants allèguent qu’en raison de l’absence d’enquêtes et de poursuites efficaces à l’encontre des auteurs, le Burkina Faso a violé le droit des victimes à un recours effectif et à l’accès à la justice. Ils soutiennent également que le Burkina Faso a manqué à son obligation de protéger le droit des victimes à la vie, à la propriété et au logement.
La principale victime a déclaré : « Je suis une vieille femme et je menais une vie tranquille avec ma famille dans notre village. Mais depuis l’attaque, j’ai du mal à me nourrir, car je vis à plusieurs kilomètres de mon champ qui était mon seul moyen de subsistance.Je n’ai ni les moyens ni l’énergie de m’y rendre régulièrement comme avant. Je souhaite vraiment que justice soit rendue et que les coupables soient punis, afin que mes enfants et moi puissions au moins reconstruire nos vies et guérir de cette douleur ».
Gaye Sowe, directrice exécutive de l’IHRDA a déclaré au moment du dépôt de la requête que « Ceci est le premier cas qu’IHRDA soutient au Burkina Faso et qui entre dans l’orientation stratégique d’IHRDA d’étendre son champ d’intervention géographique … ».Pour le Président du GRASH, Ali Traoré « Il faut que justice soit faite pour cette femme âgée et sa progéniture ».
Les plaignants demandent à la Cour de la CEDEAO de tenir le Burkina Faso pour responsable des violations des droits de l’homme susmentionnées, de le condamner à verser une compensation financière pour les pertes subies par les victimes et de mener une enquête effective en vue de punir les auteurs dans un délai raisonnable.
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