Quel rôle pour la justice dans le processus de réconciliation nationale et de la cohésion sociale ? s’interrogent les panelistes Dr Abdoul Karim SAIDOU et Madame NEBIE/OUEDRAOGO Bibata

A l’occasion de la Journée internationale de la démocratie célébrée chaque 15 Septembre, le CGD en partenariat avec le PNUD a convié le public au CBC à deux panels d’échanges portant sur les thèmes “rôle de la justice dans le processus de réconciliation nationale et la cohésion sociale” et    “Démocratie, cohésion sociale et réconciliation nationale : rôle des femmes et des jeunes”.

Les communicateurs, le Dr Abdoul Karim SAIDOU et Madame NEBIE/OUEDRAOGO Bibata ont donné leur lecture sur le rôle de la justice dans le processus de réconciliation nationale et de la cohésion sociale au Burkina Faso. Ils se sont interrogés sur la question suivante : comment la justice peut aider à construire une réconciliation véritable ?

Intervenant en premier, Madame NEBIE/OUEDRAOGO Bibata, a observé à titre préliminaire que la question de la réconciliation au Burkina est inhérente au contexte historique du pays qui se trouve mouvementée entre injustice et droits humains et la situation actuelle marquée par les conflits communautaires, l’auto-défense, la fragilisation de l’Etat et l’état du tissu social jugé peu solide.

La Magistrate NEBIE/OUEDRAOGO Bibata
La Magistrate NEBIE/OUEDRAOGO Bibata

Pour la Magistrate, la justice institutionnelle joue un rôle primordial dans la réconciliation nationale. Elle est l’un des pieds de la cohésion sociale a soutenu la paneliste avant de déclarer que réconciliation et cohésion sociale riment avec le besoin de justice car dit-elle « les confits sont aux relations humaines ce que la maladie est au corps”.

 Elle a reconnu que le Burkina à un moment donné de son histoire a eu mal au niveau de sa justice.

Dans le cadre du processus de réconciliation, la justice est importante car permet-elle d’étudier le passé et à solder les comptes.

Elle sert de dissuasion. Elle permet de dégager une responsabilité directe des auteurs des infractions.

Elle a conclu son intervention en précisant que la justice, en plus de jouer un rôle important dans le processus de réconciliation, permet à l’Etat de respecter ses obligations internationales, d’enquêter et de sanctionner les responsables des violations des droits de l’homme.

Le deuxième panéliste, le politologue Dr Abdoul Karim SAIDOU n’a pas manqué de dire que la justice reste un pilier important de l’Etat de droit et de la démocratie. Elle serait même incontournable dit-il. Toutefois il a observé que dans le contexte burkinabé “la justice elle -même est partie au conflit “.

 

Le politologue,Dr Abdoul Karim SAIDOU
Le politologue,Dr Abdoul Karim SAIDOU

Aussi, il n’y a pas de synergie entre le processus de réconciliation et l’agenda judicaire qui contient un certain nombre de dossiers sensibles notamment le dossier Thomas SANKARA, celui de Norbert ZONGO etc.

Par ZOROME Noufou

La rédaction

Revue Juridique du Faso

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