Après le passage à la barre pour son témoignage, le colonel major à la retraite Daouda TRAORE, c’est au tour de Boukary KABORE dit » le lion » de donner sa version. Agé de 71 ans, le lion s’est exprimé au sujet de l’évènement sans langue de bois. Au moment des faits, il était capitaine, commandant du BIA (bataillon d’intervention aéroporté) de Koudougou. L’homme a souhaité faire d’abord des observations sur le non enregistrement du procès. A ce sujet, il a déploré que le procès qu’il considère comme « un procès mondial » ne soit pas enregistré. Au sujet des évènements du 15 Octobre ayant conduit à la disparition tragique du père de la Révolution d’août 1983, Boukary KABORE s’est voulu on peut plus clair. Le 15 Octobre a été minutieusement préparé a-t-il déclaré. Il dit avoir demandé la permission au Président pour enfermer Blaise. « J’ai dit au Président que j’allais enfermer Blaise Compaoré ». Mais le président s’est montré hostile à cette idée. Il m’a dit « si tu touches à Blaise Compaoré je ne vais plus jamais te parler », a-t-il confessé. Le lion dit être confiant quant à sa mémoire. D’âpres lui, la réunion avec le Président n’était pas avec le CNR mais avec l’OMR (Organisation des Militaires de la Révolution) pour faire un compte rendu.
Le Lion face au Général Gilbert DIENDERE dit « la boite noire«
Suite aux déclarations du lion, la partie civile a souhaité confronter le témoignage de celui-ci d’avec le général au sujet de l’assemblée générale organisée la veille et le jour des faits. Pour le lion, la réunion a commencé la veille et comme il y’avait des tensions elle s’est terminée le 15 octobre. C’est durant cette réunion, d’après lui, qu’une fiche est venue, laquelle parlait du coup de force de 20h. C’est alors que certains se sont exprimés : « Et si on les devançait ».
Mais pour le Général Gilbert DIENDERE, ce n’est pas tout à fait vrai parce que l’assemblée de la veille avait pour objectif de voter le bureau des membres des CDR. Il a également indiqué qu’à la deuxième réunion, aucune fiche n’est passée et n’a été lue par rapport au coup de 20h en public durant cette dite réunion.
BANSE Anicet
Revue Juridique du Faso