La Justice et la corruption au cœur du deuxième congrès des avocats de l’UEMOA

« Justice et corruption », c’est sous ce thème que se tient à Ouagadougou, le deuxième congrès des avocats de l’UEMOA. Le congrès a en effet ouvert ses portes ce matin du 21 septembre 2021 dans la salle de conférence de Ouaga 2000 sous le haut patronage du Chef de l’Etat, Président du Faso, Rock Marc Christian KABORE. Durant trois jours, les congressistes réunis à Ouagadougou réfléchiront sur des thématiques liées à la corruption dans le milieu judiciaire. « La corruption est un défi pour l’environnement des affaires au sein de l’espace UMEOA », a confessé Me Paulin SALEMBERE, bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina dès l’ouverture de la cérémonie. D’où le thème corruption et justice au cœur de leur congrès. Il s’agira durant ces trois journées de réflexion, selon le bâtonnier burkinabé, de faire des recommandations qui pourraient contribuer à éradiquer le phénomène de la corruption dans les Etats membres de l’UEMOA.

Le Chef de l’Etat s’est réjoui non seulement de la tenue du congrès à Ouagadougou, mais aussi du thème choisi.

Selon le président de la Conférence des avocats des barreaux de l’UEMOA, Me Sédjro Koffi Dogbéavou, la corruption constitue « une plaie, le drame de nos pays, de notre Afrique qui se réveille, mais qui peine à ouvrir les yeux sur ce fléau ». « Elle fragilise nos structures économiques, creuse des inégalités sociales, facilite l’enrichissement illicite, mine le fonctionnement de nos institutions et de nos administrations et pire, alimente les réseaux mafieux et terroristes », a-t-il poursuivi. . Il a terminé en invitant les avocats des barreaux de l’UEMOA à écouter leur conscience et surtout à faire preuve de discernement face à la corruption.

En rappel, c’est en juillet 2018, à l’occasion d’une rencontre de la Conférence tenue à Ouagadougou qu’est née l’idée d’instituer une rencontre biennale où seront débattus des sujets relatifs aux textes, à leur application effective, aux difficultés rencontrées à l’occasion de leur mise en œuvre (…). Le premier congrès s’est tenu en septembre 2019 à Lomé.

Dans sa conférence inaugurale, le Dr Achille NGWANZA ,Président de Jus Africa a laissé entendre que la corruption peut être entendue de manière simplice comme du service que l’on obtient soit par abstention, soit par action d’une personne en échange d’une contrepartie indue. Une double relation selon le conférencier peut être établie entre la justice et la corruption. En effet, d’une part, la justice a la charge du combat de la corruption et d’autre part la corruption peut travestir la justice. A la suite de ces précisions conceptuelles, il a observé qu’au cœur de la gouvernance politique, du climat des affaires et économiques, ainsi que du fonctionnement du service public de la justice, il y a la corruption. Au niveau de la justice, la corruption se déploie à deux niveaux :au niveau interne et au niveau international.

 

Il a conclu son exposé en espérant qu’au sortir des travaux du congrès, l’assurance que la justice punit la corruption soit au rendez-vous. C’est sur cette note d’espoir que s’est poursuivie la première journée de réflexion du congrès de Ouagadougou.

Par ZOROME Noufou

Revue Juridique du Faso

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