Il faut traiter les présumés auteurs de terrorisme avec humanité, dixit Me NIAMBA Siaka, Bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina

Dans son intervention à l’occasion de la rentrée judiciaire 2021-2022 qui s’est tenue le 1er Octobre 2021, le Bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina a, tout en soulignant que la justice peut et doit jouer un rôle majeur dans la lutte contre le terrorisme, insisté sur le fait que les poursuites des actes de terrorisme doivent se faire dans le respect des exigences de l’Etat de droit. Elles doivent par ailleurs se faire dans le respect des garanties fondamentales consacrées par notre constitution et par les instruments juridiques internationaux ratifiés par notre pays, en particulier ceux qui promeuvent les droits de l’homme.

L’Etat de droit doit prévaloir en toute circonstance, a plaidé Me NIAMBA

 Selon le Bâtonnier, le Burkina Faso est un Etat de droit depuis de très longues années. Et fort de cela, l’extrême gravité des actes de terrorisme et le chaos absolu qu’ils sèment ne « doivent jamais nous faire perdre de vue que les auteurs présumés des actes, somme toute barbares et innommables (…) restent néanmoins et demeurent des êtres humains qui doivent être traités avec humanité » et cela, même si ceux-ci « ont perdu toute humanité ». Pour le Bâtonnier, il n’y a pas de logique justifiant de traiter les terroristes de manière inhumaine. Le fait que selon lui les terroristes ont perdu toute humanité ne saurait être une raison pour les traiter de manière inhumaine. Pour le Bâtonnier, les terroristes auraient gagné s’ils parvenaient à nous faire bafouer les règles et principes ci-dessus rappelés qui font la particularité, voire la fierté de notre civilisation telle la primauté de la règle de droit qui a pour corolaire le règlement juridictionnel des différends, le procès équitable, le respect des droits de la défense. Ils auront gagné, dit-il, « s‘ils parvenaient à nous faire basculer carrément dans l’arbitraire, dans la loi de la jungle, dans la répression irréfléchie, indiscriminée ou faite sans discernement     (…). Il s’ensuit, dit-il, que le terrorisme doit être réprimé avec fermeté mais sans perdre de vue « notre âme, notre identité ».

Un procès équitable pour les présumés auteurs d’actes de terrorisme

Pour le Bâtonnier, les auteurs présumés d’actes de terrorisme ne doivent être détenus et jugés que dans le cadre d’un procès équitable. Ceux-ci doivent comparaitre devant des juges indépendants et pouvoir bénéficier de l’assistance d’un avocat et surtout être jugés sur la base de qualifications précises et encourir les seules peines prévues par la loi. Il faut traiter avec rigueur mais aussi avec humanité les auteurs présumés de terrorisme, a ajouté le Bâtonnier. Celui-ci a poursuivi en précisant que « traiter les auteurs présumés de terrorisme n’est pas leur faire des faveurs, ni de privilèges». Au contraire, « en traitant avec humanité ceux d’entre nous qui ont perdu toute humanité, nous faisons plutôt honneur à notre civilisation », soutient le Bâtonnier.

ZOROME Noufou

Revuejuris.net

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