Le premier janvier 2020 a marqué les 25 ans de régulation du commerce mondial par l’OMC.En effet,l’acte constitutif de l’Organisation,en l’occurrence l’accord de Marrakech est entré en vigueur le 01 janvier 1995.
Ce fut l’occasion pour l’Organisation de faire le bilan de sa relative courte existence.
Faisant ce bilan, le Directeur Général actuel de l’Organisation, monsieur Roberto AZVEDO a indiqué que l’OMC a contribué à transformer les relations économiques internationales au cours des 25 dernières années. En effet, selon lui, les règles contraignantes pour le commerce mondial des biens et des services ont favorisé une croissance spectaculaire de l’activité commerciale transfrontiere.
Pour lui ,l’OMC a engrangé des acquis au cours de sa courte existence. Toutefois, des défis majeurs restent à relever.
DES ACQUIS ENGRANGÉS
Au titre des acquis, il a relevé qu’avec l’entrée en activité de l’OMC : « la valeur en dollars du commerce mondial a presque quadruplé, tandis que son volume réel a été multiplié par 2,7, soit beaucoup plus que la croissance du PIB mondial, qui a doublé au cours de cette période ».
A cela s’ajoute, la réduction considérable des droits de douanes. En effet, « les droits de douane moyens ont presque diminué de moitié, tombant de 10,5% à 6,4%.» « Pour les dizaines d’économies qui ont rejoint l’OMC depuis sa création, l’accession s’est traduite par des réformes de grande envergure et des engagements d’ouverture des marchés qui, selon les économistes, ont été associés à une augmentation durable du revenu national » a-t-il affirmé.
Il a relevé en outre que l’essor des conventions sur la vente des marchandises a été un facteur clé de croissance. Ce qui a permis aux économies en développement de rattraper rapidement leur retard, tout en facilitant l’augmentation du pouvoir d’achat et l’élargissement du choix des consommateurs dans tous les pays. Cela a eu pour conséquence la réduction de la pauvreté au niveau mondial. A cet effet, il a soutenu que ce n’est pas « Une coïncidence si les 25 dernières années ont vu la pauvreté reculer à un rythme plus rapide que jamais auparavant: en 1995, plus d’une personne sur trois était au-dessous du seuil d’extrême pauvreté de 1,90 USD fixé par la Banque mondiale ». Aujourd’hui, le taux d’extrême pauvreté est inférieur à 10%, pourcentage le plus bas jamais enregistré. Cela est pour lui un actif de l’Organisation.
Font parties également des acquis de l’OMC, la libéralisation du commerce des produits des technologies de l’information, la suppression des subventions aux exportations de produits agricoles préjudiciables et la conclusion d’un accord historique sur la facilitation des échanges qui devrait permettre une augmentation du commerce équivalant à plus de 1 000 milliards de dollars par an.
LES GRANDS DÉFIS DE L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
Les défis qui se présentent à l’Organisation Mondiale du Commerce à ses 25 ans d’existence sont entre autres les restrictions commerciales couvrant une part importante du commerce international, la remise à plat des négociations d’une importance capitale visant à réduire les subventions à la pêche les plus préjudiciables qui épuisent les ressources des océans. A cela s’ajoute, l’élaboration de nouvelles règles sur une série de questions, notamment le commerce électronique, la facilitation des investissements, la réglementation intérieure dans le domaine des services, les reformes sur l’organe de règlement des différends entre les membres et la participation des femmes et des petites entreprises au commerce mondial.
A ce sujet, le Directeur de l’OMC a pu constater que « Malgré les réalisations considérables de l’organisation, il n’est pas exagéré de dire que l’OMC est aujourd’hui confrontée à des défis sans précédent dans son histoire relativement courte ».
L’un de ces défis est sans doute les restrictions commerciales couvrant une part importante du commerce international. En effet, « au cours des deux dernières années, les gouvernements ont introduit des restrictions commerciales couvrant une part importante du commerce international – affectant 747 milliards de dollars d’importation mondiale pour la seule année écoulée. L’incertitude croissante quant aux conditions des marchés conduit les entreprises à reporter leurs investissements, ce qui pèse sur la croissance et le potentiel futur de nos économies. La façon dont les gouvernements Membres de l’OMC relèveront ces défis déterminera le cours de l’économie mondiale pour les décennies à venir ».
Sur la remise à plat des négociations d’une importance capitale, il a indiqué en effet que l’Organisation a assisté à une remise à plat des négociations visant à réduire les subventions à la pêche les plus préjudiciables qui épuisent les ressources de nos océans.
DES LUEURS D’ESPOIR A L’HORIZON
Malgré les incertitudes qui règnent au sein de l’Organisation, le patron de l’institution s’est dit confiant. Cela parce que non seulement il y a de meilleures chances que les négociations encours débouchent sur des accords ou des cadres, mais aussi parce que l’institution est en mesure de faire face aux difficultés qui se présentent à elle.
« Je continue de croire que l’OMC est plus importante que jamais pour l’économie mondiale, pour la création d’emplois, pour la croissance et pour le développement. Et malgré les incertitudes qui pèsent sur le commerce aujourd’hui, je pense que 2020 offre de réelles possibilités de parvenir à des résultats significatifs. Il y a de bonnes chances que les négociations qui se déroulent à Genève portent leurs fruits à Nour-Soultan, sous la forme de nouveaux accords ou cadres. En fait, il n’est pas impossible que la CM12 aboutisse à l’une des séries d’accords les plus marquants de notre histoire. Si les 25 dernières années nous ont appris quelque chose sur l’OMC, c’est que cette organisation est résiliente et pleine de ressources. Nous avons bien servi nos Membres au cours du dernier quart de siècle et nous continuerons à le faire à l’avenir » a-t-il conclu.
En rappel, La création effective de l’OMC date du 1er janvier 1995 .A partir de ce moment elle avait pour mission de réguler le commerce mondial .Avant elle , la régulation des échanges commerciaux se faisait sous les auspices du GATT ,et cela en l’absence d’une Organisation Internationale à l’image de l’OMC. L’inexistence d’une telle Organisation est dû à la non entrée en vigueur de la charte de la Havane , laquelle devrait instituer l’Organisation Internationale du Commerce(OIC).Alors que le GATT régissait principalement le commerce des marchandises, l’OMC et ses accords visent également le commerce des services et la propriété intellectuelle.
ZOROME Noufou
La redaction