Interrogé sur RFI, le professeur Abdoul Karim SAIDOU s’est exprimé sur les contours juidiques et politique du retour de monsieur COMPAORE.
Sur le plan politique, mais aussi sur le plan judiciaire, puisque Blaise Compaoré a été récemment condamné à perpétuité.
On peut lire« Oui, c’est un gros sujet ici parce qu’il n’y a pas que Blaise Compaoré, il y a également quatre autres personnalités comme le général Djibril Bassolé, le général Diendéré et beaucoup d’autres personnalités qui ont été condamnées dans le cadre de ces crimes, crimes de sang, notamment l’affaire Thomas Sankara. Il faut rappeler également qu’il y a d’autres procès qui sont censés être programmés par la suite. Je pense notamment au procès sur l’insurrection, je pense également au procès sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Donc, la grande question, ici, c’est supposé de savoir quel sera le sort de l’ensemble de ces dossiers. Est-ce que le président Damiba devra envisager de faire peut-être des lois d’amnistie au niveau de l’Assemblée législative de transition ou bien on va laisser ces procès se tenir et envisager par la suite une grâce présidentielle. Je pense que se sont ces modalités de réconciliation qui divisent les Burkinabè. Il était prévu avant la chute de président Kaboré, un forum national sur la réconciliation où la classe politique et l’ensemble des composants de la société étaient censés justement discuter de la feuille de route de la réconciliation. Mais là, on a plutôt une approche unilatérale de la part du président Damiba, des autorités de transition de façon générale, et je pense que c’est cela qui peut effectivement diviser. Donc, je crois que les prochains jours vont nous permettre de savoir si, effectivement, il y aura une discussion ouverte sur les modalités de la transition ou bien si les autorités de transition vont, en tout cas, mettre en place un processus de façon unilatérale. Ce qui, de mon point de vue, va susciter davantage de tensions. Et dans un contexte d’insécurité on peut s’interroger, justement, sur la faisabilité d’un tel processus. Parce que nous avons deux fronts : un front sur le plan sécuritaire, où l’armée et les forces de sécurité ont du mal à endiguer le terrorisme. Si on ouvrait un nouveau front dans le champ politique, je crains que la situation sécuritaire ne se dégrade davantage »
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