Comprendre la situation du Sahara occidental avec le Professeur Maurice KAMTO

Situation du Sahara occidental : Exemple d’une décolonisation débarras selon le Professeur
La décolonisation débarras signifie que la colonie est devenue un problème, donc on veut s’en débarrasser. Mais le problème est que l’on ne se soucie pas trop de comment on va s’en débarrasser.
L’exemple typique c’est le Sahara occidental. Territoire anciennement sous la domination de l’Espagne .Lorsqu’en 1974, plus précisément de 1973 à 1974 ,l’Espagne décide de partir ,l’Espagne n’organise pas les conditions de la décolonisation du Sahara occidental, l’Espagne se retire .Il est vrai que l’Espagne avait ses propres problèmes internes ,sévères en ce moment là car le processus démocratique était en train d’émerger en Espagne, et ils étaient beaucoup plus préoccupés de voir comment mettre un terme à cette période de dictature féroce qui avait vu justement les généraux diriger l’Espagne que de voir comment et dans quelles conditions le Sahara occidental allait accéder à l’indépendance. Il en résulte que nous avons là une épine que l’Afrique traîne encore aujourd’hui parce que se retirant de cette façon, il y avait un vide juridique que certains voisins ont vite fait de combler, d’abord la Mauritanie dans un premier temps en même temps que le Maroc puis la Mauritanie s’est retiré en disant c’est un territoire ,c’est pas le mien ,et le Maroc y est resté. L’Assemblée générale des Nations Unies va demander un avis consultatif sur le statut du Sahara occidental qui va donner lieu à ce fameux avis de 1975 de la Cour international de Justice(CIJ) qui justement bat en brèche la notion de terra nullius en disant non le territoire du Sahara occidental n’était pas un territoire sans maître parce que le Maroc soutenait cela en disant nos populations nomades allaient jusqu’au Sahara occidental et les populations du Sahara occidental avaient des liens d’allégeances au souverain marocain et donc le Sahara occidental est territoire marocain .L’avis consultatif de la Cour en a décidé autrement en disant ce n’était pas un territoire sans maître. Il faut donc décoloniser le Sahara occidental, notamment par un referendum d’auto-détermination. On en est là jusqu’aujourd’hui parce que ce referendum n’a jamais été organisé comme vous le savez.(…)

Professeur Maurice KAMTO dans sa communication sur « Le droit international et décolonisation inachevée » à l’UQUA.
Vous pouvez lire l’intégralité sur :revuejuris.net

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